Le Gros Peuplier

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Du bon usage des crises

dimanche 25 juin 2006, par Hubert

Utiliser les événements de sa vie pour en faire une source d’apprentissage

Préambule
Les réseaux d’échange de savoir : « Mon savoir et moi »
L’idée d’écrire ce texte m’est venue à la suite d’un échange de savoir avec Annie Bur, du réseau du 14e, qui a duré 2 ans dont le thème était « mon savoir et moi » Cet échange qui a commencé comme une simple curiosité est devenu pour moi un véritable révélateur. Le travail a consisté à « raconter sa vie » et à en tirer des sources d’apprentissage. Ceci paraît anodin, au fil du temps et des récits, c’est un ensemble d’événements, d’émotions et de surprises qui sont apparues. Ce travail d’Annie a fait l’objet d’un mémoire de DESS, histoire de vie et réseaux, que vous pouvez trouver à l’adresse suivante :

http://www.reseaudenfert.ouvaton.org/spip/article.php3?id_article=68&var_recherche=memoire

Les savoirs classiques ne suffisent plus : les savoirs émergents

La deuxième source de motivation d’écriture de ce texte est issue d’un groupe de réflexion sur les savoirs émergents qui sont ou seront nécessaires pour nous « débrouiller » dans notre vie avec de nouvelles formes de difficultés. Ces nouveaux savoirs sont autant dans la gestion de sa vie personnelle, que pour le travail, sa responsabilité de citoyen et de la prise en compte de la fragilité de notre environnement.

De quels savoirs a-t-on besoin aujourd’hui pour affronter un monde qui change ?
« Ce n’est pas pendant les cours que les élèves apprennent » André Giordan
Ce texte à pour but de faire prendre conscience de ces savoirs qui ne sont pas (pas encore) enseignés à l’école ou à l’université. Ces savoirs ne sont pas pour autant marginaux , ils sont peut être même fondamentaux pour un individu aujourd’hui. En effet, c’est ce type de connaissance qui nous permet de nous adapter à des difficultés de plus en plus croissantes et complexes, à notre vie moderne.

Un défi pour les réseaux d’échanges réciproques de savoirs.
« Pour sortir de la “ routine ” constituée des savoirs “ traditionnels ” proches des savoirs scolaires, le défi des RERS pourrait être de repérer, formaliser, nommer, construire et proposer d’autres savoirs - savoirs sur le comprendre et l’agir, savoirs sur le vivre ensemble, - pour répondre aux interrogations existentielles des uns et des autres.
Il s’avère nécessaire d’inventer de nouvelles façons de vivre ensemble, de développer les interactions et les coopérations entre personnes pour favoriser le partage du savoir en commençant par réfléchir à un autre “ art de vivre ” tous ensemble, en faisant de l’apprendre le pivot... »

Le problème est de discerner les phénomènes d’acquisition de ces savoirs, de les répertorier, de les mettre en mots, pour mieux les prendre en compte, et, éventuellement de favoriser leur assimilation, pour une meilleure adaptation à notre civilisation

Comment développer des nouveaux savoirs dans des conditions de crise ou de difficultés ?

Selon le psychothérapeute Boris Cyrulnik, "environ une personne sur deux subit un traumatisme au cours de son existence, qu’il s’agisse d’un inceste, d’un viol, de la perte précoce d’un être cher, d’une maladie grave ou d’une guerre". Dans ses ouvrages, Boris Cyrulnik, explique qu’il faut abandonner le mode de pensée qu’une cause provoque un traumatisme pour toute la vie. On peut même inverser le phénomène, dans certaines conditions et surtout grâce à une aide extérieure.

Christiane Singer à aussi beaucoup écrit sur les situations de crise :
Elle essaie de nous faire comprendre que les crises ne sont là que pour nos apprentissages « nous n’avons pas de crises nous avons des initiations »
Et que rien ne serait pire qu’une vie sans difficultés « les catastrophes ne sont là que pour nous éviter le pire »

Il ne s’agit pas de positiver béatement tous les événements comme beaucoup de « pseudo philosophies » peuvent le conseiller, mais de donner l’envie de comprendre, d’être plus aguerri devant tous les événements de notre vie et d’essayer par ces nouveaux savoirs de la conduire un peu mieux.
Dans ce texte nous allons chercher dans quelles conditions « le rebond » est réalisable, et si c’est possible, comment on peut prendre conscience et essayer de tirer profit de nos difficultés pour les transformer en apprentissage.

« La sagesse ne s’apprends pas dans les livres mais dans les larmes » Un philosophe grec