Le Gros Peuplier

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Témoignage de Catherine Maussang

samedi 24 juin 2006, par Hubert

Mon amitié avec une dame hors du commun

En décembre 1993, je suis entrée au bureau des échanges de savoirs avenue des Célestins. Deux personnes discutaient. L’une d’elles, visage mince, cheveux gris, me jeta un regard qui m’a semblé très froid. Puis, ayant terminé son entretien, elle se tourna vers moi et un sourire éclaira son visage en même temps que ses yeux et j’ai éprouvé l’impression qu’elle n’était. là que pour moi.

Après avoir rempli la fiche de demandes et d’offres, nous nous sommes mises d’accord sur le principe d’une formation de base que je donnerai en informatique en échange de cours de guitare.

Comme elle avait besoin d’assistance en informatique, je me suis rendue chez elle pour lui faciliter l’accès à son matériel.

A partir de ce moment, une amitié s’est tissée et nous avons eu de nombreuses conversations sur des sujets très divers : la famille, bien sûr (celle du passé, celle du présent, le devenir de nos enfants et de ses petits-enfants) ; le réseau : sa gestion, ses ouvertures, son développement... ; sa participation à la réinsertion de personnes emprisonnées - tout en restant lucide sur le bien-fondé de la punition mais en considérant que chacun a droit à une autre chance à condition qu’il fasse l’effort nécessaire pour cela.

Nous avons jardiné, dîné, déjeuné, beaucoup ri, mais également à l’aide de l’ordinateur

préparé de nombreuses affiches que nous avons essayé de diversifier dans l’attrait et l’intérêt des différentes manifestations ;

participé à la composition de plusieurs livrets.

Nous avons beaucoup parlé : chiffon, tricot, littérature. Elle aimait les biographies car cela aide à comprendre la raison des écrits et des engagements des auteurs.

Lors d’une journée que nous avons passée à La Guillermie, l’auteur auvergnat, Jean Anglade, était présent. Alice sut, avec sa gentillesse et sa simplicité, dire le mot ou faire le geste qui permettait à chacun d’avoir l’impression d’être à sa place en ce lieu et pour cette occasion.

J’ai aimé chacun des instants passés avec Alice, même lorsqu’elle déclinait. Son courage et son amour de l’être humain étaient toujours présents. Son amour des animaux également et ses chats que j’ai eu le bonheur de garder, sont allés depuis peu la rejoindre au jardin d’Eden