Le Gros Peuplier

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Témoignage d’Andrée St. André

samedi 24 juin 2006, par Hubert

C’est aux ateliers mémoire et écriture en 1994 que j’ai eu le bonheur de connaître Alice. Elle dirigeait avec passion ces ateliers. Ateliers à la fois laborieux et ludiques pour nos neurones.

En ce qui concerne l’atelier écriture, pour nous encourager et nous stimuler, elle avait pris contact avec un éditeur qui sollicitait des textes afin de les publier : "Recueil de cris d’amour pour une région sublime : l’Auvergne passionnément". Grâce à elle, nous avions également participé à un concours de poésies organisé à Milly-la-Forêt. Merci Alice.

Sur le journal "Les écrivants" d’octobre 1996, elle avait fait paraître un texte personnel. Le thème était "la violence". Le voici :

"Nous naissons dans la violence. Il semble que ce soit une des composantes de la vie - comme la mort d’ailleurs, violence extrême ou fin des souffrances. La violence est partout : chasse, pêche, abattoirs, maladies, accidents, attaques des faibles, hold-up, crimes... On apprend à l’éviter, à se protéger puis on s’habitue. Des centaines de morts dans un tremblement de terre ou autre catastrophe ? On s’apitoie un moment et on oublie... C’était loin. En plus, on n’est pas toujours tendre avec soi-même. On s’impose des corvées, on se refuse certains plaisirs, tout à fait légitimes. Que de choses nous nous interdisons alors qu’elles sont à notre portée. Nous avons été éduqués ainsi, grondés, frappés en tout bonne conscience pour nous faire entrer dans la norme politique, familiale ou religieuse. Alors de grâce, cessons de nous faire violence !... "

C’est un sujet qui est encore malheureusement d’actualité. Alice était le pilier et l’âme du réseau d’échanges de savoirs solidement épaulée par Nicole dans la tâche qu’elle s’était fixée. Toujours disponible et accueillante, son désir était d’aller de l’avant en nous entraînant dans son sillage sous les symboles citoyenneté et amitié.

Pour évoquer son image, je fais la comparaison suivante : pareille à l’étincelle qui donne naissance à la flamme, Alice a su allumer dans nos choeurs une chaleur humaine faite d’amour, de générosité, d’écoute envers les autres.

Son cher souvenir demeure au sein de notre association une braise incandescente, prête à jaillir pour le bien de tous.